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L'adaptation permanente de l'entraînement
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Extrait d'un interview de Jacques Piasenta :
Vous n'avez pas des séances-types comme celle-là?
Jamais. Le contenu de mes entraînement évolue sans cesse en fonction de ce que
j'apprends. Aujourd'hui, il y a des choses que je vois comme le nez au milieu
du visage et que je ne suspectais même pas il y a 5 ans. C'est cela qui me passionne
dans l'entraînement. Notre travail ressemble à celui d'un cuisinier. On ajoute
des ingrédients à l'œil, sans pouvoir dire exactement les doses. On progresse,
on innove et tout cela sans filet.
J'adore écouter Jean-René Lacour, le physiologiste français de l'Université de
Lyon, lorsqu'il évoque les études passionnantes auxquelles il se livre avec ses
étudiants qui valent 52 secondes au 400 mètres. Mais moi, je m'occupe de champions.
Ils n'ont qu'une vie, qu'une carrière. Il faut être très prudent avec eux. Il
n'est pas question de se lancer dans des tentatives expérimentales donc hasardeuses.
En
somme, il s'agit de trouver une sorte de compromis entre les innovations et
les bonnes vieilles recettes?
Exactement, entraîner, c'est toujours gérer des compromis. Il faut chaque
fois trouver le juste milieu entre deux tendances contraires: modernisme et empirisme,
entraînement et compétitions, exercice et repos, masse corporelle et puissance,
technique et engagement physique, suivi médical et absence de dépendance médicale.
Alors, il est évident que nos réponses évoluent au fil du temps. A tel point
que j'en arrive parfois à être honteux de ce que je faisais il y a cinq ans.